Les démocrates roumains ont aussi voté pour nous

21 mai 2025

Lundi matin, l'ensemble des démocrates européens ont été heureux et soulagés en apprenant la victoire à l’élection présidentielle en Roumanie, avec 54% des voix, de Nicusor Dan, maire de Bucarest et candidat pro-européen car la menace était réelle, téléguidée par la Russie.

Un populiste nationaliste en cachait un autre.

Lors des élections du 24 novembre 2024, à la surprise générale, Calin Georgescu, candidat indépendant, mais pro-russe, eurosceptique et opposé à un soutien à l’Ukraine voisine, gagnait le premier tour des urnes avec 23% des voix. Une enquête a prouvé des ingérences étrangères et des fraudes électorales avec, par exemple, quelques 85000 cyber attaques sur les infrastructures électorales ou le relais de désinformation par 25000 faux comptes sur TikTok. Le Conseil Constitutionnel a alors annulé l’élection et en a reprogrammé une nouvelle ces 4 et 18 mai. Cette décision a probablement mobilisé le camp nationaliste car George Simion, fondateur en 2019 du parti d’extrême droite Alliance for the Unity of Romania (AUR) qui a repris le flambeau en promettant de nommer Georgescu premier ministre s’il était élu président, a emporté encore plus largement le premier tour, avec 41% des voix, cependant marqué par une forte abstention de près de 50%. Vice-président du parti européen d'extrême-droite ECR, Simion a été soutenu par toute « l’International nationaliste », de Marine Le Pen qui a diffusé un message de soutien, à Matteo Salvini en passant par JD Vance ou Elon Musk qui ont fortement critiqué l’annulation de la première élection, et a été invité physiquement à une émission de CNews à Paris.

En face, le camp des démocrates et pro-européens est parti en ordre dispersé avec trois candidats dont celui des partis traditionnels affiliés au PPE et au S&D alliés pour la circonstance. Bien que fondateur en 2016 de USR (Renew Europe), Nicusor Dan, mathématicien reconnu et primé, maire de Bucarest élu en 2020 puis réélu en 2024, s’est présenté comme candidat indépendant. Il est arrivé deuxième d’une courte tête devant le candidat de la coalition Crin Antonescu avec chacun environ 20% des voix. Lors des élections roumaines, le vote de la diaspora est toujours crucial car elle représente 20% du corps électoral. Contrairement aux idées reçues, les candidats d’extrême droite et eurosceptiques y obtiennent de bons scores, voire la première place, y compris dans les pays européens comme l’Espagne ou l’Allemagne. George Simion a atteint plus de 60% des voix lors du premier tour auprès des Roumains vivant à l’étranger.

Mobilisation de notre association en soutien de la diaspora rouamine pro-européenne

Il était donc crucial de mobiliser les communautés roumaines pro-européennes notamment par les fédérations du parti USR dans les différents pays européens. A Paris, à l’initiative de Valerie Hayer, Présidente de Renew Europe France, et Présidente du Groupe Renew Europe au Parlement européen, notre association s'est mobilisée avec ses adhérents et le Relais RE France, mercredi 14 mai au siège de Renaisssance. Cette soirée de soutien a permis de montrer la solidarité de la famille Renew Europe à la Roumanie et à la diaspora Roumaine. A cette occasion, le candidat Nicusor Dan nous a adressé un message vidéo et nous avons pu témoigner de notre amitié européenne comme de notre inquiétude sur l'avenir de notre Europe, au député européen Renew Europe Dan Barna et de Petronela Caso, présidente de l'antenne France & Suisse du parti USR.


La mobilisation des pro-européens et notamment de Renew Europe s’est naturellement déclenchée par solidarité démocratique mais aussi parce que l’avenir de l’Union Européenne en dépendait. La Roumanie joue un rôle éminemment clef en Europe, notamment dans la défense européenne par sa géographie stratégique. Déjà, la France, dans le cadre de l’OTAN y mène la mission Aigle depuis 2022 avec 1600 soldats déployés, ce qui en fait le plus important contingent hors des frontières nationales. Dans les jours à venir, se déroulera en Roumanie, l’exercice Dacian Spring où ce nombre augmentera jusqu’à plus de 3000 hommes permettant à l’OTAN de prouver sa capacité à répondre rapidement et fortement à une menace. Tout cela aurait été caduc avec une victoire de George Simion.

Le combat pour notre Europe continue !

Un bon report des voix et la forte mobilisation avec un taux de participation qui a bondi de 12% ont permis à Nicusor Dan de l’emporter finalement au second tour et de maintenir la Roumanie au sein d’une Europe unie sur ses valeurs démocratiques. Un scénario identique se profile en Pologne où le 1er tour de l’élection présidentielle du 18 mai a vu se qualifier un candidat du PIS d’extrême droite, Karol Nawrocki et le maire de Varsovie pro-européen, Rafal Trzaskowski. La mobilisation des pro-européens en Europe ne doit donc pas faiblir !