Vers une véritable Europe de la santé

20 sept. 2021

Ce 15 septembre 2021 au Parlement européen, deux évènements majeurs ont permis de poser les bases d’une politique européenne de la santé à la fois forte et ambitieuse.

Tout d’abord à l’occasion du traditionnel discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne a présenté les fondements de la politique européenne de lutte contre les risques sanitaires : accélération des vaccinations dans l’UE et dans le monde et prévention des futures crises sanitaires. 

Si Ursula von der Leyen s’est félicitée de la proportion très élevée d’adultes vaccinés au sein de l’UE (70% à la mi-septembre), elle a toutefois déploré le faible taux de vaccination dans les pays pauvres. En Afrique, moins de 3% de la population a reçu une première dose. Une véritable injustice qui appelle une réaction urgente de la part des décideurs politiques européens. Une première réponse a été apportée par la Commission européenne : un don de 200 millions de doses de vaccins d’ici au milieu de l’année prochaine s’ajoutant aux 250 millions de doses en cours de livraison.

Cet engagement va dans le sens de la demande des députés du groupe Renew Europe qui, par un courrier du 8 septembre 2021, adressé à la présidente de la Commission européenne, appelaient de leurs vœux à ce que l’UE puisse développer une véritable politique de vaccination. Mondiale, d’abord, car l’Europe porte haut et fort les valeurs de solidarité et d’entraide. De façon plus pragmatique ensuite, la vaccination mondiale constitue la seule solution pour éviter la diffusion de variants entre continents et mettre un terme définitif à la pandémie.La ligne de conduite de l’UE est claire : accélérer la vaccination mondiale et poursuivre nos efforts en Europe. 

La présidente de la Commission s’est ensuite prononcée sur la politique de prévention des futures crises sanitaires qu’il convient d’adopter. La crise de la covid_19 a permis de mettre en évidence un constat majeur : la politique d’anticipation et de prévention d’éventuelles crises sanitaires doit être menée à l’échelle européenne. A ce titre, Ursula Von der Leyen a réaffirmé la création de la nouvelle « Autorité de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire » (HERA). L’ambition affichée est de permettre aux Etats de coordonner plus rapidement leur action en cas d’urgence sanitaire. Celle-ci sera appuyée par un investissement de l'équipe Europe de 50 milliards d'ici à 2027. 

Ensuite c'est par l’adoption de deux règlements visant à renforcer la résilience de l’UE face aux crises sanitaires que la journée s’est poursuivie. La rapporteure du rapport sur le règlement relatif aux menaces transfrontalières graves pour la santé, l'eurodéputée Renaissance Véronique Trillet-Lenoir, a défini 4 axes prioritaires :

- Une solidarité sanitaire au sein de l’UE : échanges de connaissances et de bonnes pratiques, élaboration d’un traité international sur les pandémies ; 

- Une coordination opérationnelle au niveau de l’UE : élargissement du périmètre du centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) au-delà des maladies infectieuses ;

- Une indépendance de l’Europe sur les produits de santé : facilitation des achats groupés de médicaments ou de vaccins hors période de crise, plus grande implication de l’Agence européenne de médicament (EMA) ;

- Une gouvernance de santé inclusive : rôle renforcé des Régions et du Parlement européen ;

Preuve, s’il en fallait, au terme de cette journée, que les réponses à la crise sanitaire sont européennes.

Les citoyens européens expriment de plus en plus leur volonté de voir l’UE jouer un rôle plus actif dans la protection de leur santé. Dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, les adhérents de l’association pour une Renaissance européenne, au sein de leurs associations départementales, ont jusqu’au 31 octobre pour émettre leurs propositions. L’association nationale retiendra 50 propositions qu’elle soumettra au vote des adhérents qui en choisiront 27. Ces propositions seront remises aux institutions européennes en novembre prochain au nom de l’association.