Le 8 novembre, la Commission européenne a franchi une étape supplémentaire dans la voie de l’élargissement de l’Union européenne. A l’occasion de la présentation de son rapport annuel sur l’élargissement, la Commission européenne a annoncé qu’elle recommandait l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Moldavie et l’Ukraine. La présidente de l’institution Ursula von der Leyen a ainsi salué un « jour historique », l’Ukraine ayant ainsi réalisé « 90 % des réformes que l’UE attendait d’elle en lui accordant le statut de candidat en juin 2022 », a-t-elle déclaré pour justifier la décision de son institution.
La Commission européenne préconise aussi accorder le statut de candidat à la Géorgie. Cette dernière avait déposé son dossier le même jour que la Moldavie, mais le Conseil européen avait émis des réserves sur l’octroi du statut à Tbilissi. Enfin, la Bosnie-Herzégovine, candidate depuis décembre 2022, fait également un (petit) pas de plus. La Commission européenne recommande d’entamer les négociations d’adhésion avec Sarajevo, mais seulement une fois que 14 critères concernant notamment la démocratie et l’état de droit seront atteints par le pays.
Finalement, le rapport sur l’élargissement fournit une évaluation des progrès vers l’intégration européenne réalisés par l’ensemble des candidats potentiels : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord, la Serbie, la Turquie et, pour la première fois en 2023, l’Ukraine, la République de Moldavie et la Géorgie. Les négociations d’adhésion ont officiellement été ouvertes avec quatre d’entre eux (Albanie, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie) tandis que celles avec la Turquie sont suspendues depuis 2019. Il ressort de ce rapport que la lutte contre la corruption reste le défi majeur pour l’ensemble de ces pays, et en particulier en Ukraine.
La Commission européenne a également adopté un nouveau plan de croissance pour les Balkans occidentaux, dans le but de permettre à la région de bénéficier dès maintenant de certains des avantages que procure l'adhésion à l'Union européenne et d'accélérer l'indispensable convergence socio-économique. L'objectif est de rassurer les investisseurs européens en encourageant les partenaires d'intensifier les réformes pour accélérer la croissance de leurs économies. À cette fin, 6 milliards d'euros sont prévus au profit des Balkans pour la période 2024-2027. Les paiements seront conditionnés à la mise en œuvre des réformes décidées d'un commun accord.
C’est parce que la politique d'élargissement de l'Union européenne est un investissement géostratégique au service de la paix, de la stabilité, de la sécurité et de la croissance socio-économique de notre continent européen, qu’elle est soutenue par les eurodéputés du groupe Renew Europe. L’élargissement constitue notre projet géopolitique pour l’Europe. Nous devons avancer vers une « unité continentale » comme l’avance notre eurodéputé Bernard Guetta, une nécessité pour l’UE dans le contexte géopolitique actuel.
La balle est désormais dans le camp des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept. Ces derniers se réunissent les 14 et 15 décembre prochain à l’occasion d’un Conseil européen, et devront choisir de suivre ou non la recommandation de la Commission européenne de lancer les négociations d’adhésion à l’UE. Sujet encore tabou il y a peu, l’élargissement de l’UE se rapproche désormais pas à pas.